AccueilIt's no use crying over spilled milk [Keziah - Léna]
It's no use crying over spilled milk
Plusieurs mois déjà que Léna avait suivi son frère à Wellington et elle n’avait pas vu le temps passer. Pour être honnête, au début, elle avait été anxieuse, très anxieuse même. Quitter tout ce qu’elle connaissait jusque là pour partir à des milliers de kilomètres, dans un autre pays, elle ne l’aurait jamais fait si ça n’avait été pour suivre Pablo. Ca paraissait peut-être stupide mais, depuis le diagnostic que les médecins avaient posé sur sa maladie, elle vivait dans une bulle faite par sa famille alors en sortir, ça avait été angoissant mais aussi terriblement excitant. Et il y avait eu tellement de choses à gérer… l'aménagement, l’inscription à l’université, la reprise des cours, et bien sûr les associations caritatives. Trouver un médecin traitant aussi, même si elle s’en serait bien passé. La jeune femme n’avait pas eu beaucoup de temps à elle et c’était tant mieux puisque son frère n’était pas souvent à la maison, occupé par son boulot. Il avait la pression le pauvre et elle aurait bien aimé pouvoir l’aider mais c’était encore trop tôt pour lui faire part de ses projets. Elle ne voulait pas qu’il essaie de la convaincre de changer de voie, ça non ! Elle ne connaissait pas encore grand monde à Wellington mais la vie lui plaisait ici, elle s’y sentait bien et la liberté de ne pas avoir les parents sur le dos n’y était pas pour rien. Les gens étaient accueillants, la ville magnifique et cerise sur le gâteau, côté santé, ça allait.
En tout cas jusqu’à il y a quelques jours. Elle n’avait pas voulu embêter Pablo avec ça, il avait tellement d’autres choses à gérer, mais la fatigue était de retour. Même après une bonne nuit de sommeil, elle se sentait épuisée, ses muscles refusaient parfois de lui obéir et il suffisait qu’elle croise son reflet dans un miroir pour voir son teint qui n’était plus aussi rose que d’habitude. Elle savait bien ce que ça voulait dire même si elle repoussait le moment fatidique autant que possible. Et le moment était venu, elle le savait. En tout cas, si elle ne voulait pas être emmenée en ambulance après avoir fait un malaise, chose à laquelle elle ne tenait vraiment pas. Elle appela donc un taxi et prévint la gouvernante qu’elle allait à l’hôpital et que ce n’était pas la peine d’inquiéter Pablo avec ça, elle pouvait se débrouiller seule. Elle n’était pas certaine de ce qu’allait faire la vieille dame mais elle ne pouvait décemment pas partir sans prévenir d’où elle allait. Restait juste à espérer que Pablo ne débarquerait pas en panique… bien sûr, sa présence rentrait les choses plus faciles mais si elle voulait un jour le convaincre qu’elle avait grandi, ça passait aussi par ça. Savoir être seule et gérer les moments difficiles. Elle récupéra dans sa chambre le sac qu’elle tenait toujours prêt pour ces moments-là et attendit dehors que la voiture arrive.
Une vingtaine de minutes plus tard, elle était devant les urgences. Elle hésita un moment avant d’entrer mais elle se sentait tellement épuisée qu’elle finit par être raisonnable. Elle récupéra un dossier à l’accueil et le remplit, précisant tout sur sa maladie et le traitement qu’elle lui savait indispensable. Restait plus qu’à attendre, en espérant ne pas faire un malaise d’ici là.
Invité- Invité
Le jeune homme avait une journée relativement chargée. Il avait plusieurs patients à sa charge pour la journée. Il marchait dans l’hôpital allant voir divers patients. Certains étaient plus que détestables que dans ta tête t’avais envie de leur donner 2-3 baffes pour leur expliquer la vie et qu’ils n’étaient pas seul au monde et que s’était normal que parfois ça prenait plus ou moins de temps et que replacer un oreiller correctement n’était pas du tout prioritaire comparer à une crise cardiaque ou à un anévrisme qui éclate subitement. Enfin bref, parfois même il se faisait crier dessus par de vieux détestable et à ce moment-là, il n’avait qu’une envie, sortir de la chambre sans lui donner son traitement … mais naturellement il ne le faisait pas, il restait souriant, gentil, et leur donnait leur traitement à moins qu'ils ne le refusent.
Soudainement à un détour de couloir, le titulaire de Keziah l’approcha.
« Alors? Comment ça se passe ta journée? »
« Bien, mais charger! Il y a plusieurs patients aujourd’hui que je dois voir! »
«Je me demandais, ça te dirait que je te prenne ta liste de patient, ou du moins la réduise et te donne un cas dont tu seras responsable chaque fois qu’elle viendra? »
« Oh! Oui! Bien sûr! Avec joie! »
« Je te reconnais bien là! », dit le médecin avant de lui donner le dossier en question.
Keziah le prit rapidement et regarda. Il resta un moment surpris avant de sourire un peu. Il la connaissait. Il hocha de la tête tranquillement.
« Elle est justement présentement aux urgences de l’hôpital, tu peux y aller! »
« J’y vais de ce pas! »
Il partit rapidement vers l’urgence. En arrivant, il s’informa, la jeune femme avait été appelée par l’infirmière pour évaluer son état. Il alla vers la salle qu’on lui indiquait et cogna à la porte. L’infirmière ouvrit la porte, surprise.
« Ah! C’est vous qui allez vous occuper d’elle aujourd’hui? », dit l’infirmière en souriant en voyant Keziah.
« Oui et non. En fait à partir de maintenant, c’est moi qui a son cas à ma charge, pour les traitements, les soins, les suivis et tout … »
« Oh! Tant mieux alors! C’est bien d’avoir de la stabilité! », dit l’infirmière.
Elle termina ce qu’elle avait à faire avant de partir en laissant Keziah avec sa patiente. Le jeune homme sourit tranquillement. Il prit tranquillement une chaise à roulette avant de rouler vers la demoiselle en question. Il lui sourit tranquillement et posa une de ses mains sur son épaule.
« Tu m’as l’air tout à fait en forme, dis donc! Mais qu’est-ce que tu fais ici jeune demoiselle, tu devrais courir dans les champs de fleur ! »
Il blaguait pour la détendre. Keziah était du genre à appeler une vieille dame d'au moins 90 ans: jeune fille, simplement pour faire sourire et détendre la patiente. Il lui fit un clin d’œil. Il la regarda avec douceur et se leva tranquillement allant prendre la chaise roulante plus loin et l’amena près de la demoiselle.
« T’es prête pour un tour de carrosse Cendrillon? On va aller faire ton traitement! Enfin le commencer plutôt! », dit-il tout en l’aidant à s’asseoir sur la chaise roulante.
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Keziah E. Anderson- membre tout choupinoupinet
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It's no use crying over spilled milk
Léna avait beau avoir l'habitude, elle détestait toujours autant les hôpitaux. Cette odeur aseptisée, les plaintes des gens qui souffraient, les chuchotements, même l'éclairage si particulier. Et l'attente, surtout l'attente. Elle n'était pas un cas urgent en soi alors forcément, il lui fallait patienter en sentant irrépressiblement la fatigue fondre sur elle un peu plus. Elle savait surtout qu'en plus de la transfusion, elle allait encore devoir subir une batterie de tests pour s'assurer que son état ne se dégradait pas. Dans ces cas-là, elle se sentait prisonnière de son corps et elle luttait pour ne pas se saisir de son téléphone et appeler Pablo. Avec lui à ses côtés, elle pouvait tout affronter mais elle ne voulait pas non plus être un boulet à la cheville de son frère. Ouvrir une succursale de l'entreprise familiale ici, à Wellington, c'était un sacré challenge, il faisait des heures pas possibles mais elle le connaissait aussi suffisamment pour savoir que, parfois, ça lui pesait. Les responsabilités, la peur de décevoir leur père certainement. Il était tellement intransigeant avec lui-même aussi. Alors, le moins qu'elle pouvait faire, c'était bien de ne pas lui infliger ça en plus. Elle savait bien qu'il n'éteignait jamais son téléphone à cause d'elle. La seule chose qu'elle pouvait faire, c'était de se montrer forte et elle était bien décidée à l'être !
Une bonne demi-heure après son arrivée, une infirmière appela son nom. Elle se leva, lentement, prise d'étourdissements et la suivit jusqu'à la salle d'examen qui leur était attribué. Elles parlèrent un moment de son ressenti, des allergies qu'elle se connaissait, de ce qu'elle avait mangé avant de venir et dans les derniers jours, de la dernière fois qu'elle avait dû être transfusée et bien sûr, de son traitement. L'infirmière allait lui faire une prise de sang quand quelqu'un frappa à la porte. Et là, surprise... Keziah était là. Léna le dévisagea un moment, surprise. Ils avaient souvent discuté et elle avait bien compris qu'il faisait des études en rapport avec le médical mais bêtement, parce qu'elle l'avait rencontré dans un salon de toilettage, elle en avait déduit qu'il cherchait à être vétérinaire, pas médecin. Elle lui sourit aussitôt. La journée s'annonçait moins difficile qu'elle ne le prévoyait !
"Keziah, ce que je suis contente de te voir ! Ou je dois t'appeler Docteur Anderson, ici ? Et arrête de me charrier, j'ai le teint d'un fantôme et l'énergie d'une grand-mère." répondit-elle en se marrant.
Au moins, il avait réussi à détendre un peu l'atmosphère. Pourtant, c'était pas gagné avec le fauteuil roulant qu'il avait amené. Léna avait horreur de s'asseoir là-dedans, ça lui donnait l'impression de perdre toute autonomie mais elle n'avait pas le choix. Entre le protocole de l'hôpital et son état. Elle soupira et se laissa donc glisser sur le siège en bougonnant quand même pour la forme.
"Et le carrosse, il se transforme en citrouille à partir de quand ?"
Invité- Invité
Apparemment, Léna semblait heureuse de le voir. Il ne pouvait qu’en être heureux. Il lui sourit tranquillement et ne put s’empêcher de pouffer de rire à son sens de la répartie. Avoir le teint d’un fantôme et l’énergie d’une grand-mère? Vraiment? L’image mentale était assez amusante quand on y faisait attention … par contre la question à 1 million : Est-ce qu’un fantôme peut manquer d’énergie? C’était une question qui méritait réflexion!
« Une grand-mère ne pleine forme! Et puis tu sais devant les autres oui Dr. Anderson, mais entre nous, quand il n’y a personne tu peux m’appeler Keziah! Ce n’est pas comme si on était de pur et simple inconnus … ! »
Il sourit tranquillement et vient doucement regarder les informations que l’infirmière avait notées avant d’aller chercher la chaise roulante. Il l’aida tranquillement à s’y assoir avant de lui sourire tranquillement.
« Je dirais … vers quoi … 22h? Au moment du couvre-feu pour les patients. Mais t’en fais pas, je serais ton Jaq ou Gus … ou encore ta marraine la bonne fée! Qui tu veux que je sois! … »
Il pouffa de rire tranquillement et se pencha tranquillement.
« Dit comme ça, ça l’air vraiment étrange ce que je viens de dire … tu m’imagines en souris ou marraines la bonne fée? »
Il secoua la tête avant de commencer à pousser la chaise roulante, puis pousser la porte et sortir de la pièce pour se retrouver dans le couloir. Il regarda autour de lui avant de commencer à siffloter presque joyeusement, tout en poussant le fauteuil. Il regarda doucement la demoiselle et secoua la tête.
« Promis, je serais sage, je ne ferais pas d’excès de vitesse ! »
Il regarda le dossier avant de froncer des sourcils.
« On doit aller commencer par aller dans la salle de transfusion. T’en fais pas, je vais rester avec toi … je ne vais pas me sauver comme le ¾ des gens, si quelqu’un a besoin de moi, ils savent ou me joindre et comment! Ne t’en fais pas! »
Il l’amena jusqu’à la salle en question, parcourant divers couloirs et prenant divers ascenseurs. Rendu là, il l’aida à se lever et l’assit dans un des fauteuils confortables … elle allait quand même être là pendant un bon moment. Il posa doucement sa main sur son épaule pour lui donner du courage. Il lui fit un sourire avant de prévenir qu’il allait chercher le matériel pour la transfusion. Il partit tranquillement chercher les tubulures, l’aiguille, le diachylon, le garrot, le tampon d’alcool et la poche de sang et revient tranquillement avec tout le matériel. Il s’assit tranquillement à ses côtés, mettant ses gants de nitrile de couleur bleue et lui sourit.
« Je vais essayer de te faire le moins mal possible, mais ça risque de pincer … je suis désolé … »
Il vérifia la poche de sang pour voir si tout concordait avec l’aide/témoin d’une infirmière et fit le vide de la tubulure pour la remplir de sang et mit tranquillement le garrot et chercha tranquillement sa veine avant de venir désinfecter avec le tampon d’alcool. Il prit doucement l’aiguille et regarda un moment Léna.
« Prend une grande respiration, ça va pincer un peu! »
Il avait beau avoir appris la technique de comment faire … que ça ne faisait jamais de bien … il installa le tout rapidement et fixa le tout avant de sourire tranquillement.
« Voilà! C’est fait! »
Il sourit et enleva ses gants avant de croiser les jambes.
« Alooors! Quoi de nouveau dans ta vie? »
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Keziah rendait clairement les choses plus faciles et, au moins, Léna se sentait suffisamment forte pour ne pas avoir à appeler son frère à la rescousse. C'était sûrement stupide mais rien que ce constat l'aidait à se sentir un peu mieux. Comme si c'était là, enfin, un pas vers l'âge adulte et l'autonomie. Comme si, pour une fois, elle n'était pas juste un boulet. Enfin, fallait quand même le dire vite assise sur le fauteuil roulant et poussé par le jeune homme. Elle détestait tellement ce sentiment d'être impotente et pourtant, depuis le temps, elle aurait dû se faire une raison. Seulement voilà, extérieurement, elle faisait tout de la jeune femme qui avait fini par accepter sa maladie, qui en plaisantait même et qui faisait tout pour laisser à penser qu'elle vivait bien les choses mais intérieurement, c'était tout autre chose. Oh bien sûr, elle avait fait une croix sur ses anciens rêves. Danseuse étoile pour elle, ç'aurait été comme vouloir survivre sous l'eau sans scaphandre. Pour le reste par contre, elle ne pouvait s'empêcher de lutter contre l'injustice qu'elle ressentait, contre une rage qui n'avait rien à voir avec son caractère. Au moins, elle était passée maîtresse dans l'art de camoufler sa peine... ça avait d'abord été pour épargner au maximum ses proches et maintenant, c'était devenu naturel. Une sorte de carapace parce qu'elle savait que c'était plus facile pour les autres de croire qu'elle vivait tout ça très bien. Sauf son regard la trahissait parfois, l'espace de quelques secondes.
"Marraine la bonne fée, ça te va bien. En tout cas, c'est comme ça que je te vois pour le moment parce que, franchement, le fait que tu sois là, ça égaye la visite des urgences."
D'autant qu'elle n'avait même pas eu besoin de lui demander de rester près d'elle - elle ne l'aurait d'ailleurs pas fait de peur de le déranger dans son travail - pour qu'il lui propose. La transfusion en soit, c'était pas grand chose mais Léna n'aimait as particulièrement la vue du sang et surtout, ça durait des plombes à attendre sans rien faire à part cogiter sur son sort. La perfusion était un rappel permanent de son état et c'était souvent à ce moment-là qu'elle avait des idées noires. Pablo s'en était rendu compte, elle en était certaine, même s'ils n'en avaient jamais parlé. Il faisait toujours tout pour la faire rire dans ces moments-là et comme elle affrontait les choses seule pour la première fois, elle était obligée de reconnaître que ça l'angoissait. Vraiment. Ils arrivèrent en quelques minutes dans la salle, blanche, froide, aseptisée. A chaque fois, la jeune femme se demandait pourquoi personne n'avait pensé à rendre les lieux moins lugubres. Pourtant, tout le monde s'accordait à dire que le moral des malades était important pour la guérison mais non, ça ne leur traversait pas l'esprit que cet univers lisse et impersonnel n'était pas l'idée du siècle. Elle s'installa sur le siège que lui indiquait Keziah et se contenta de hocher la tête à sa remarque. La douleur de la piqure ne lui faisait pas peur mais elle avait une boule dans la gorge pour l'heure et ne préférait donc pas parler au risque de le dévoiler. Elle ferma les yeux et laissa le jeune homme faire son travail, rouvrant les yeux qu'une fois que le matériel était installé et sourit timidement.
"Quoi de neuf ? Eh bien, comme tu vois, je me prépare pour le marathon de Wellington. Je suis sûre que je vais faire un effet du tonnerre. T'imagine les gros titres "Un fantôme gagne le marathon, bluffant tous les concurrents de la célèbre course". Avoue que ça en jetterait, nan ?" répliqua-t-elle avant de finir en riant.
C'était bête mais elle imaginait bien le tableau. Non qu'elle serait capable d'un tel exploit, ceci dit mais elle aimait bien, dans ces moments-là, s'imaginait une toute autre vie. Une vie d'athlète parfois, d’héroïne une autre fois. Tout pour s'évader de la petite vie tranquille de fille sage qu'elle avait. Au moins, dans ses divagations, elle pouvait tout se permettre.
"Et toi ? Étudiant en médecine alors... C'est bête mais je pensais que tu voulais être véto. Rapport au salon de toilettage. Je ferais clairement pas une bonne enquêtrice !"
Invité- Invité
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